Société Archéologique et Historique de Chelles

La villa Max

Historique : La « Villa Max » s’inscrit dans le développement urbain que Chelles a connu dans le dernier tiers du XIXe siècle, consécutif, notamment, à l’ouverture de la ligne de Chemin de Fer « Paris-Meaux » à partir de 1849. Datant de 1889, la maison de briques rouges est implantée au sud d’une parcelle de 2000 m², acquise alors par M. Limoges. Construite dans le style des maisons bourgeoises que l’on trouve à l’époque, à Deauville ou Étretat, elle comporte deux niveaux habitables édifiés sur un sous-sol surélevé́ d’environ 1 mètre et un dernier étage de combles. Sans que la chose soit certaine, l’hypothèse la plus probable reste que la Villa Max porte encore le nom de son deuxième occupant. Témoin du passé, pièce incontournable du patrimoine chellois, elle fut fréquentée par Armand Lanoux.

L’architecture : L’ensemble est travaillé en béton sculpté façon bois, très en vogue à l’époque, grand principe de construction du jardin romantique des Buttes Chaumont à Paris, et que l’on retrouve dans certains endroits de Chelles comme sur la façade du "chalet de la petite vitesse" entre autre. Construite en moellons de pierre maçonnés à la chaux, et couverte en ardoise, elle comporte 3 niveaux habitables, édifiés sur un sous-sol complet. La tour comporte un niveau supplémentaire. Ses façades sont décorées d’appareillages losangés en briques, et d’éléments de modénatures en plâtre (colonnettes des baies géminées au second étage, rampants de pignons …). Au rez-de-chaussée, un « bow-window », garni de vitraux losangés, forme une avancée du côté de l’entrée. Quant à la tour, son dernier étage est constitué d’une structure en pans de bois, avec remplissage en maçonnerie enduite au plâtre. La couverture en pavillon, également en ardoise, comporte encore les vestiges des épis de toiture en zinc qui en décoraient le faîte.

Le jardin : Resté très proche de sa conception d’origine, évoque, toutes proportions gardées, celui des Buttes-Chaumont, inauguré en avril 1867, et réalisé sur les plans de Jean-Charles Alphand. De style « anglo-chinois », il comporte de beaux arbres et date également de l’origine de la construction. Inspirée par les œuvres de Fragonard, Hubert Robert, ainsi que par les jardins de Rome, il est orné de « fabriques » en ciment armé dans le style de celui des Buttes-Chaumont à Paris et d'éléments architecturaux d’agrément ou utilitaires : grottes avec terrasse d’où jaillit une source alimentant un bassin, pigeonnier sur rocaille, chapelle surmontée d’un belvédère et d’une passerelle, venus sortant du bain, copie d’une statue du XVIIIe siècle « La baigneuse de Christophe » par Allegrain Gabriel Christophe. La palette végétale est typique de l’époque de la création avec ifs, troènes, forsythias, houx, buis, aucuba, lilas. Des arbres remarquables sont également présents : deux cèdres du Liban dont l’un est centenaire, côté villa et pigeonnier et un séquoidendron giganteum, côté boulevard Chilpéric.